J+1
Selon Aristote, « L’homme est un animal politique », et tendrait par nature à vivre en cité, cette totalité sociale lui permetant d’accomplir les fins de sa nature. C’est par le discours, structurant la parole, les idées, la notion de bien et de mal, de juste et d’injuste et toutes les notions morales que l’homme est parvenu à organiser ses propres sentiments, rendant ainsi possible la vie en société.
Dans nos sociétés modernes, l’orchestration du discours et la médiatisation des événements du monde a pris une place centrale. Les médias, véritables caisses de résonance, jouent le rôle de transmetteur de l’information auprès du plus grand nombre. Les événements, politiques ou non, alimentent la machine médiatique, elle-même créatrice d’une nouvelle réalité devenue accessible pour le quidam. Ainsi médias et monde réel s’autoalimentent, se répondent, se confrontent en permanence pour donner naissance à une nouvelle lecture de notre quotidien.
Cette série de Frédéric Bourret intitulée « J+1 » tente de capturer ce lien fondateur entre paroles médiatiques et société. L’épure du traitement en négatif, s’il est un parti-pris esthétique certain, agit également tel un révélateur permettant de décoder une réalité en perpétuelle devenir.
Marie-Anne Decaux